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Peur de l'amour
Pendant de longues années, je me suis cachée derrière ma graisse pour me protéger de l’amour. Cet été, j’ai pris 20 livres et je ne parviens plus à les perdre. Ce poids représente celui que j’avais lorsque j’ai rencontré le père de mon fils.
Je dois dire qu’il m’a fait peur et que c’est à ce moment que j’ai beaucoup engraisser. Je l’ai fréquenté pendant un mois et j’ai rompu avec lui car il mentait trop. Il fabulait autant que le faisait mon ex-mari. Je ne voulais pas revivre le même genre de relation. Il a demandé pourquoi je ne voulais plus le fréquenter et je lui ai dit la cause. Il m’a demandé de lui laisser une chance. Il me promet de ne plus mentir. J’accepte en lui disant que s’il ment je romps immédiatement. Après coup, je me demande pourquoi j’ai accepté de reprendre avec lui car je sais très bien qu’il ne peut pas changer. Il a un trouble de personnalité et mentir lui permet de protéger son estime de soi. C’est alors que j’ai réalisé que je voulais avoir un enfant avec lui malgré le fait qu’il dit être stérile. Je suis certaine qu’il a menti sur cet aspect aussi même si c’est gros comme mensonge et comme conséquence. Je me questionne à savoir si je veux vraiment un enfant. J’ai 34 ans, j’ai été mariée 5 ans avec un homme qui m’a déjà dit : « si tu tombes enceinte, je te ferais avorter… » Je n’ai pas le choix, c’est maintenant ou jamais car je risque de ne pas rencontrer d’hommes bien, vu mon poids, je ne plais pas et si j’ai la chance de le rencontrer, avant d’être certaine de vouloir faire ma vie et avoir des enfants avec lui, cela prendra trop de temps. Je serais trop vieille pour avoir un enfant.
Nous passons donc deux mois agréables ensemble. Il ne ment pas. Le 1er décembre 1995, il vient me voir comme à tous les vendredis soirs. je lui dis que je risque de tomber enceinte si on fait l’amour présentement malgré que je viens de terminer mes menstruations vu que je suis irrégulière et selon les calculs je suis fertile tout le mois.
Je lui explique que nous n’avons rien à craindre malgré tout vu qu’il est stérile à 80% et que j’ai 34 ans. Les chances que je tombe enceinte sont minimes. Il me répond qu’il a vu son médecin la veille et qu’il est stérile à 70 %. Cela venait confirmer mes doutes…
Je lui ai dit qu’il n’a pas vu son médecin la veille car il me l’aurait dit avant. Et je l’amène dans la chambre… Nous avons passé un beau mois de décembre, Je sentais que je m’attachais de plus en plus à lui. J’avais hâte qu’il mente pour lui dire qu’on ne pouvait plus continuer. J’avais peur de trop m’attacher à lui et que lorsque le naturel sera revenu (la fabulation), je ne pourrais plus lui dire de partir.
Le 2 janvier, après une semaine de retard, je passe un test de grossesse qu’une amie m’a acheté à la pharmacie car elle était certaine que j’étais enceinte. Le test est positif. Je téléphone à mon copain pour lui annoncer la grande nouvelle, Il est plutôt silencieux. Il ne sait quoi dire. Je lui demande ce qu’il a fait dans la soirée. Il me répond qu’il n’a rien fait de spécial. Le lendemain, il vient me voir et en discutant, il me dit que la veille, il avait joué aux cartes avec sa nièce et qu’elle avait gagné toutes les fois. Bingo! il vient enfin de mentir…
Je lui ai fait remarquer qu’il m’avait menti la veille. Notre entente ne tient plus et je lui demande de quitter mon appartement. Il est triste de notre rupture. Je lui dis qu’il aura droit de voir son enfant s’il le désire mais que moi, je ne peux pas continuer avec une personne qui ment. J’ai connu ça une fois, je ne le ferais pas une deuxième fois.
Un dimanche après-midi, il vient me rendre visite. Je refuse de le laisser entrer, Il me dit qu’il veut me parler en tout amitié. Même si je voudrais faire l’amour, il ne le voudrait pas… Et voilà, mon orgueil est piqué au vif et je veux lui montrer que ce n’est pas vrai. Je le fais passer au salon. Il est confortablement assis sur le canapé. Je mets un peu de musique latine. Je me retourne vers lui en dansant sur place. Après quelques déhanchements, je défais le premier bouton de ma blouse qui dévoile le galbe naissant de ma poitrine et je me passe lentement la main dans le cou en glissant mes doigts jusqu’au début de mon sein. Je le regarde et je m’approche de lui. Je m’agenouille à ses cotés. Je lui prends la main et la met sur mon sein en lui chuchotant à l’oreille : « Hum, j’ai envie de faire l’amour et toi, en as-tu envie». Il me fait « oui » de la tête, ne pouvant articuler un mot. Son regard en disant long...
C’est alors que je me lève et je me prépare à lui dire : « Je savais que tu voulais faire l’amour et que tu ne pourrais pas me dire non» lorsqu’une petite voix intérieure me dit : « non, ne lui fais pas ça, c’est pas gentil. Tu vas lui faire trop de peine. Ne lui fait pas ce que ton ex t’a déjà fait. Il ne le mérite pas ». Ce fut la dernière fois qu’on a fait l’amour. Après, je lui ai demandé de quitter l’appartement car je devais faire mon souper et préparer mes vêtements pour aller travailler le lendemain. C’est alors qu’il a insisté pour me tirer aux cartes. Je ne voulais pas mais j’ai senti qu’il ne partirait pas tant que je n’aurais pas accepté. Il m’a prédit que j’allais faire un accident de voiture et que j’allais y mourir. « Comment peux-tu dire une telle chose alors que je porte ton enfant ». Il n’a pas répondu. C’est alors que j’ai eu peur de lui.
Le lendemain, au bureau, je dis à la secrétaire que je crois qu’il ne fera pas un bon père. Je lui parle des ces pensées suicidaires qu’il a eu lors de la première rupture et de son automutilation lors de la deuxième rupture. De plus, il a toujours l’air déprimé. Je ne veux pas que mon enfant ait un père qui a toujours l’air triste et qui est trop fragile émotionnellement. C’est alors qu’elle me dit de lui dire que l’enfant n’est pas de lui. Ce que je fais le soir même. Je lui annonce au téléphone que l’enfant est de mon ex-mari, que je ne pouvais pas continuer à lui faire accroire qu’il était de lui. Cela n’était pas honnête de ma part. De plus, je termine l’appel en lui disant que cela ne devait pas le surprendre puisqu’il est stérile. D’ailleurs, je ne veux plus aucun contact avec toi. Je ne veux pas d’un menteur comme amoureux, je n’en veux pas plus comme ami.
Quelques jours plus tard, je reçois un appel d’une amie m.avisant qu’il dit à pleine de monde qu’il va me tuer. Elle me dit de faire attention à moi. Deux semaines plus tard, j’ai appris qu’il était hospitalisé en psychiatrie et qu’il devait prendre des antipsychotiques. Il a été hospitalisé deux mois.
Après son hospitalisation, il m’attendait à tous les jours sur le coin d’une rue que j’empruntais pour aller travailler. Je lui faisais un signe de tête pour lui dire bonjour mais on ne s’est jamais parlé. Après mon accouchement, il a cessé de m’attendre.
Je me demande parfois comment ce serait passé notre dernier après-midi si je n’avais pas fait l’amour avec lui et qu’au contraire, je l’avais nargué comme j’avais pensé le faire pour lui prouver que ce n’était pas vrai qu’il refuserait de me faire l’amour si je le lui demandais.
On s’est revu plusieurs années plus tard. Je lui ai dit une fois bonjour car on s’était croisé dans une allée d’épicerie. Par la suite, j’ai senti son regard se poser sur moi, Je crois qu’il avait encore des sentiments amoureux pour moi… J’ai fait comme si je ne le voyais pas car je ne voulais pas lui donner un quelconque espoir.
Mais cet épisode m’a fait réaliser que je ne choisissais que des hommes avec des problèmes psychologiques. Comme dit le proverbe, jamais deux sans trois… Comment sera le troisième? Depuis, j'ai peur de l'amour et des hommes.
Tags : trouble de personnalité, peur, fabulation
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Commentaires
Coucou doucejas.
Voilà une semaine que tu es partie à la clinique pour te faire opérer.
Je pense à Toi, souvent.
J'espère que tout s'est bien passé et que tu ne souffres pas trop ?!
Je reviendrai te voir.
Je t'embrasse.
Ymi.
Merci Ymi de penser à moi... cela fait plaisir.
L'opération s'est très bien déroulé, j'ai été hospitalisé trois nuits et ensuite j'ai mes sœurs m'ont hébergées chez elle. J'aurai pu être chez moi mais cela les sécurisaient au cas où il y aurait eu des pépins.
J'ai commencé aujourd'hui à manger des purées. cela fait du bien de manger un peu de "solide" car depuis le début c'est du liquide que je dois prendre. C'est drôle comment tout peut être bon lorsqu'on a été longtemps privé.
bisous
Jasmine
Contente de te retrouver, Jasmine !
Je me doute que cette purée a eu pour Toi un goût qu'on ne peut même pas imaginer ...
Maintenant, c'est un autre parcours de vie, un autre chemin à découvrir.
Repose-toi bien surtout.
Merci de ta visite.
Bonne journée.
Bisous. Ymi.
Pas trop "à l'aise pour lire ton billet très intime",alors je l'ai survolé!!
Je pense cependant bien à toi dans cette période post-opératoire.Porte-toi bien et à bientôt
bises à toi
yvesd
Je te remercie pour tes visites et tes mots.J'espère que tu vas bien et que cette nouvelle semaine t'apportera joie et bonheur...
Bises à toi.
Yves
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c'est pas facile,je te comprend tout a fait car je suis comme toi j'attire toujours des hommes qui ont des problèmes soit de coeur (rupture très douloureuse donc peur de se faire avoir) ou familiaux(divorcés et se sentant seuls en osant plus croire a l'amour) et qui ont besoin d'un ange gardien pour les prendre en main peu importe l'age dès qu'ils étaient avec moi tout allait mieux. Je commence a fatiguer de devoir toujours jouer a la maman...