• Enfin l'amour...

     Après avoir suivi la diète aux protéines, j’ai beaucoup maigri et j’ai pu troquer mes grandes jupes « granola » par des jupes plus courtes et ajustées. Cela m’allait très bien. Ma mère, qui faisait de la couture depuis l’âge de 12 ans, m’a justement refait ma garde-robe. Je me trouvais très jolie dans ces nouveaux vêtements. Des regards de jeunes hommes commençaient à se poser sur moi. Il y a eu Bernard. Ensuite, ce jeune arabe. Je me souviens encore de notre première rencontre. C’était le 14 février, jour de la St-Valent, J’attendais à l’arrêt d’autobus du Centre-ville. J’avais un cours qui commençait à 19h. Je me sentais triste. Cela faisait un plus d’un mois que Bernard avait quitté le pays. Je ne sais pourquoi mais je me sentais nostalgique et seule dans ce Trois-Rivières aux odeurs nauséabondes produites par les usines à papier la Wayagamack et la Kruger. Nous étions nombreux à attendre l’autobus. Tout à coup, j’ai senti son regard sur moi. Je l’ai regardé et j’ai été charmé par son magnifique sourire. Comment ne pas être attiré par un tel sourire, cette belle énergie qui se dégageait de lui. Il m’a fait l’effet d’un rayon de soleil en ce début de fin de soirée pluvieuse et maussade. Nous sommes montés dans le même autobus mais nous nous sommes perdu de vue. L’autobus était bombé d’étudiants et de quelques personnes plus âgées.

     

    J’espérais le lendemain soir pourvoir le rencontrer à ce même arrêt d’autobus, mais non. Il était absent. À 22h00, j’ai terminé mon cours en techniques audiovisuels. J’allais donc attendre dans le grand hall de l’université car l’autobus arriverait à 22h30. Il est venu s’asseoir sur la banquette près de la mienne. Nous nous sommes souri sans rien dire. J’étais trop timide pour engager la conservation et lui semblait attendre que je fasse les premier pas. Je ne comprenais pas pourquoi ce jeune garçon n’osait pas entamer la conversation. Je voyais bien qu’il était intéressé par moi. L’autobus arriva, on y monta toujours sans se parler. Je débarquai chez moi. Pendant un mois, j’ai croisé ce garçon à plusieurs reprises. Toujours le même scénario. Un jour, je me suis tannée et je me suis dit : Tant pis pour lui, je ne ferais pas les premiers pas et lui, il ne veut pas les faire mais too bad. C’est fini. Je ne le regarderais plus. Ce que je fis. Je prenais d’autres chemins pour me rendre à l’arrêt d’autobus. On se rencontrait moins souvent et lorsque cela arrivait, je regardais tout droit comme si je ne le voyais pas.

     

    Le 4 avril 1984, vers les 18h00, après avoir travaillé toute la journée sur un modelage, je décide de prendre mon repas à la cafétéria de l’université. J’étais en train de dessiner quelques croquis pour un projet lorsqu’un jeune étudiant engage la conversation avec moi. Il est très charmant. Il s’intéresse à mes dessins et me demande en quoi j’étudie. Lui, il étudie en génie électrique, en première année, il est marocain. Il se nomme Simohamed. Il a 21 ans et il est l’ainé d’une famille de 5 enfants. Il voulait venir étudier au Canada car lorsqu’il était jeune, il avait vu notre drapeau et il l’avait trouvé beau. Nous parlons de tout et de rien. Je regarde l’heure à ma montre, il est 20h. Je me dis que dans 20 minutes, je vais descendre au rez-de-chaussée pour attendre l’autobus, j’ai donc encore un peu de temps pour lui parler. Nous discutons de différents sujets. Il s’intéresse à pleins de choses. Je ne vois pas le temps passé tellement je suis bien avec lui. Je regarde à nouveau ma montre, il est 21h45, j’ai manqué 2 autobus car le soir, elles passent aux heures. Il ne faut vraiment pas que je manque celle de 22 h30.  Ouf! J’ai réussi à le quitter…  physiquement mais il hante mes pensées, je ne peux le chasser de ma tête.  Le lendemain, je dois me parler, je suis en plein délire. Je sens que je vais l’épouser et je me trouve stupide d’avoir de telles pensées.  La session finie dans 4 semaines environ. Il est possible que je ne le revoie plus. On n’a pas échangé nos téléphones, c’est le hasard qui nous fera se rencontrer si on a à se revoir.

     

    Le lendemain vers 18h, je tourne autour de la cafétéria dans l’espoir de le voir. Après une heure d’attente, je décide de m’en aller chez moi lorsque j’entends mon nom. C’est lui, enfin... Que je suis heureuse.  Il me demande de le suivre à la bibliothèque. Il a vu des choses intéressantes pour moi. Il me montre des dessins d’illusions optiques. On feuillète le livre ensemble. On est tout proche l’un de l’autre. Ensuite, il me passe ses écouteurs pour que j’entende la musique. J’ai l’impression d’être dans une autre vie. Je me sens comme dans les films d’ado. J’ai l’impression d’enfin vivre les amours d’adolescente…  mieux vaut tard que jamais. C’est tellement agréable d’être avec lui.  Vers les 21h, il m’invite à prendre un café. Je dis oui. Nous quittons l’université. Je me demande dans quel café il me conduira car je ne connais pas ce secteur vu que je demeure au centre-ville. Je le suis en toute confiance. On se dirige vers un bloc appartement. Ah non, il m’emmène chez lui. Mais qu’est-ce-que je fais? Je monte ou pas…  Il a l’air si gentil, si aimable. Je n’ai pas le goût de dire que je ne monte pas chez toi  et de  lui expliquer pourquoi. Je ne sais pas comment lui dire que j’ai peur que cela finisse au lit. Que c’est trop tôt, qu’on ne se connait pas.  Mais j’ai tellement le goût de continuer à lui parler. D’être avec lui.  Alors je le suis…

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 26 Mai 2013 à 19:34

    Je viens te remercier pour tes mots et te souhaiter une bonne soirée.Je reviendrai plus longtemps lire ton nouvel article.

    Bises et à très vite.

    yvesd

    2
    Dimanche 26 Mai 2013 à 21:27

    Par le dessin,je peux me cacher assez facilement et me libérer mais,l'écriture est une mise à nu que je trouve difficile à faire mais tu y parviens très bien .

    bonne soirée

    yvesd

    3
    doucejas Profil de doucejas
    Dimanche 26 Mai 2013 à 21:42

    @yvesd

    Merci mais je dois avouer que je commence à trouver cela un peu difficile.  Des moments pénibles s'en viennent et je ne sais comment les aborder. Je ne veux pas jouer à la victime ni pleurer sur mon sors mais je me dis que je dois les écrire car c'est un peu tout cela qui m'a emmené à vouloir m'emmurer dans ma graisse. J'espère que ces écrits vont réussir à panser réellement mes blessures et à me rendre plus solide face à une éventuelle vie amoureuse.

    Je mets du suspense là...  Je l'espère.

    Merci pour tes commentaires, ils me font toujours plaisir. 

    bises

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    4
    Spych
    Lundi 27 Mai 2013 à 21:38

    Coucou d'ex Norain !!!

    5
    Julie Pietri Profil de Julie Pietri
    Mardi 28 Mai 2013 à 00:11

    N'écris que ce que tu souhaites faire savoir. Rien que tu pourrais regretter, même s'il est possible de le supprimer ensuite. Nous venons te lire parce que nous sommes curieux de toi, mais tu ne nous dois rien.

    J'aime ta liberté de ton, ton calme, tes hésitations, tes doutes, ta franchise.

     A bientôt.

    6
    Mardi 28 Mai 2013 à 19:06

    Sacré Bicar...les mots pour le dire...ce que je pense aussi!

    Bises et bonne soirée

    yvesd

    7
    Mercredi 29 Mai 2013 à 11:53

    Merci pour la visite.
    Malheureusement je n'ai pas le temps de lire tout cela sans douter pour autant que ce soit intéressant. Grrrr
    Je voudrai bien quelques heures de plus à mes journée.
    Bonne journée

    8
    Spych
    Mercredi 29 Mai 2013 à 11:57

    Merci pour ton passage chez moi, tu es toujours la bienvenue, ta douceur est extérieure et intérieure !

    9
    Jeudi 30 Mai 2013 à 21:00

    un petit bonsoir en passant...toujours aussi gentils tes mots.

    Bises

    yvesd

    10
    Spych
    Vendredi 31 Mai 2013 à 07:43

    J'aimerais la suite.....

    11
    Samedi 1er Juin 2013 à 19:31

    Bises et bonne soirée...ici,c'est la finale du championnat de  rugby...!

    bisous

    12
    Mardi 4 Juin 2013 à 19:57

    Bonsoir Doucejas.J'espère que tu vas bien et que tu vas te remettre à écrire sur toi ou pourquoi pas sur ton pays si lointain ...

    Je t'embrasse et te remercie de ta fidélité.

    yvesd

    13
    Julie Pietri Profil de Julie Pietri
    Mardi 4 Juin 2013 à 20:18

    Oui, c'est vrai... le temps est long ...

    14
    doucejas Profil de doucejas
    Mercredi 5 Juin 2013 à 12:46

    @ ailectron libre

    @yvesd

    @Bicar De Siècle 

    Soyez patient, la suite s'en vient. Une suite douce et romantique... Je crois que cela vaut la peine d'attendre. Bah! Je l'espère...    Merci de votre patience.

    Je réfléchis à savoir si je ne devrais pas faire une chronique en parallèle sur les rencontres sur le net. Peut-être que je pourrais écrire plus souvent pour mes chers lecteurs assidus...

    PS: Chère Bicar, J'ai été peinée de voir que tu te retirais pour un certain temps. C'est avec impatience que j'attends ton retour. J'aime beaucoup la douce folie qui se dégage de tes propos et de ceux de tes amis.

    à bientôt!

    15
    Julie Pietri Profil de Julie Pietri
    Jeudi 6 Juin 2013 à 14:03

    Coucou ! le certain temps reste toujours incertain :-) !

    Moi aussi j'aime les commentaires de mes visiteurs... ils me nourissent et sont des tuteurs sur lesquels je peux prendre appui. Pas d'adieu, pas de retour en fanfare. Juste quelques passages de loin en loin, sans préavis ( = sans newsletter), pour ne pas perdre le contact avec les plus importants d'entre eux, et pour reprendre mon souffle. Bises. Take care !

    16
    Vendredi 7 Juin 2013 à 21:46

    Vive le week-end et le temps libre!

    Je te souhaite des heures ...EUSES afin de profiter de ces journées de printemps!

    bises

    yvesd

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